Manifestations passées | Séminaire « Identités et processus de patrimonialisation »
Vendredi 5 mars 2021 de 14h à 16h
En visioconférence
Séance 5 : "Représentations du passé allemand en Europe centrale et ordre muséal : Le dispositif des « musées § 96 » (loi fédérale sur les expulsés)"
- Intervenant : Christian Jacques
En lien avec les problématiques abordées au sein du thème 2 (Crini), ma contribution propose de revenir sur l’évolution du « dispositif mémoriel » que constituent les musées dits « musées §96 » (de la loi de 1953 sur les Expulsés) et de voir en quoi ceux-ci ont pu – ou non – contribuer à la réécriture du récit national en Allemagne. En quoi ces musées ont-ils permis de revisiter ou de réinterpréter le passé des espaces culturels et historiques considérés et de les inscrire dans une dimension véritablement transnationale ?
Nous nous proposons pour cela de revenir – dans leurs grands traits – sur les différentes stratégies de muséalisation et/ou de patrimonialisation de ce « passé allemand » d’Europe centrale et orientale développés au niveau fédéral et régional. Nous tenterons de présenter les acceptions de ce paragraphe culturel que constituent ces institutions muséales, paragraphe selon lequel « L’État fédéral et les Länder […] se doivent de participer de la préservation du patrimoine culturel (Kulturerbe) dans la conscience des Expulsés et des Réfugiés, de l’ensemble du peuple allemand et à l’Étranger ».
Jeudi 28 janvier 2021 de 14h à 16h
En visioconférenceSéance 4 : "Identités hybrides et mémoires entravées de l'histoire franco-allemande : une approche artistique à partir de la trace "
- Intervenante : Susanne Müller
La communication a pour objectif de re-tracer l'histoire franco-allemande à travers une présentation de mes propres travaux (théoriques et artistiques) qui s'appuient essentiellement sur mon expérience d'Allemande vivant en France, autrement dit sur cette « inquiétante familiarité » (das Unheimliche en allemand) qu'évoquent les traces des guerres du XXe siècle qui ont opposé à plusieurs reprises les ennemies « héréditaires », Français et Allemands. La présence des Allemands au cours des annexions et occupations, notamment dans l'est de la France, montre cependant que l'histoire est plus complexe que ne la donnent à voir la plupart des monuments évoquant les morts « pour la France » ou les résistants assassinés « par les Allemands ».
A partir d'une recherche alliant méthodes artistiques et questionnements psychologiques et historiques abordant autant la Grande Histoire que l'histoire personnelle et familiale, mes travaux entendent proposer des pistes pour mettre en résonance un passé souvent enfoui avec ce qui anime le présent.
L'intervention s'articule en trois temps :
- Sur les traces d'une inquiétante familiarité : les plaques commémoratives de la Seconde Guerre Mondiale à Paris et la quête de soi
- Paysage(s) de l'étrange : retracer l'identité hybride et la mémoire entravée du Grand Est
- Interroger la frontière et l'altérité à travers la production artistique
Vendredi 18 décembre 2020
En visioconférence
Séance 3 : "La patrimonialisation : une recatégorisation des objets sémantiques"
-
Intervenantes : Olga Galatanu et Valérie Rochaix.
Résumé : Déclarer qu’un objet du monde est un objet du patrimoine culturel est un acte qui, du point de vue institutionnel, assure la mise en œuvre de sa protection afin de rendre possible sa transmission. D’un point de vue linguistique, cet acte s’accompagne d’une reconstruction des propriétés sémantiques de cet objet, qui modifie les enchainements prévisibles en contexte. De « immeuble vieux » donc « à détruire », il déplace les probabilités de construire des énoncés tels que « cet immeuble est vieux donc il doit être conservé ».
Nous proposons ici une approche onomasiologique et disciplinaire du patrimoine culturel en l’appréhendant comme un processus discursif, et même pragmatique – un fait institutionnel construit (Searle, 1969, 1995b) mais aussi un processus sémantique dans la mesure où il s’appuie sur – en même temps qu’il provoque – une recatégorisation des objets sémantiques ici, « l’immeuble X », dont les affordances artefactuelles s’effacent, ou en tous les cas s’estompent, au profit de celles du patrimoine culturel. Décrit dans le cadre de la Sémantique des Possibles Argumentatifs (Galatanu, 2007, 2009, 2013, 2018), ce mécanisme appelle une ontologie sémantique de la patrimonialisation qui sans contredire la conceptualisation du domaine issue des sciences humaines et sociales insiste sur le processus et sa dimension argumentative.
Notre présentation sera structurée en trois temps : une explicitation de notre double point de vue sur l’objet, qui justifie notre second point, une ontologie sémantique de la patrimonialisation et enfin, une illustration avec un objet du patrimoine bâti.
Vendredi 18 décembre 2020
En visioconférence
Séance 3 : "La patrimonialisation : une recatégorisation des objets sémantiques"
- Intervenantes : Olga Galatanu et Valérie Rochaix.
Résumé : Déclarer qu’un objet du monde est un objet du patrimoine culturel est un acte qui, du point de vue institutionnel, assure la mise en œuvre de sa protection afin de rendre possible sa transmission. D’un point de vue linguistique, cet acte s’accompagne d’une reconstruction des propriétés sémantiques de cet objet, qui modifie les enchainements prévisibles en contexte. De « immeuble vieux » donc « à détruire », il déplace les probabilités de construire des énoncés tels que « cet immeuble est vieux donc il doit être conservé ».
Nous proposons ici une approche onomasiologique et disciplinaire du patrimoine culturel en l’appréhendant comme un processus discursif, et même pragmatique – un fait institutionnel construit (Searle, 1969, 1995b) mais aussi un processus sémantique dans la mesure où il s’appuie sur – en même temps qu’il provoque – une recatégorisation des objets sémantiques ici, « l’immeuble X », dont les affordances artefactuelles s’effacent, ou en tous les cas s’estompent, au profit de celles du patrimoine culturel. Décrit dans le cadre de la Sémantique des Possibles Argumentatifs (Galatanu, 2007, 2009, 2013, 2018), ce mécanisme appelle une ontologie sémantique de la patrimonialisation qui sans contredire la conceptualisation du domaine issue des sciences humaines et sociales insiste sur le processus et sa dimension argumentative.
Notre présentation sera structurée en trois temps : une explicitation de notre double point de vue sur l’objet, qui justifie notre second point, une ontologie sémantique de la patrimonialisation et enfin, une illustration avec un objet du patrimoine bâti.
Jeudi 19 novembre - 16h-18h
En visioconférence"Andrićgrad entre représentation et stéréotype"
- intervenant : Pr. Kornelije Kvas
Professeur à l'Université de Belgrade
Vendredi 16 octobre - 13h30-15h30
Salle 508 - Faculté des Langues et Cultures Étrangères"Critères, valeurs et « regard patrimonial » au XXI siècle"
- intervenante : Dr. Sophie Eberhardt
Résumé : La présentation propose d'examiner comment se forge le « regard patrimonial » qui transforme l'héritage en patrimoine au travers de l'analyse de la réception et des discours. Elle permet de faire émerger les représentations et les valeurs (historiques, culturelles, sociales, etc.) qui entrent en jeu dans le processus de construction du patrimoine des « communautés patrimoniales » (Convention de Faro, 2005), notamment au travers de l'étude du cas de la Neustadt de Strasbourg inscrite sur la Liste du patrimoine mondial de l'Unesco.