Séminaire « Identités et processus de patrimonialisation »

Présentation

Un séminaire de recherche mensuel est organisé au sein du thème 2 du Crini afin de rassembler des chercheur.e.s, des doctorant.e.s et des étudiant.e.s autour des projets de recherche (interdisciplinaires) en lien avec l'objet d'étude n° 2  « Identités et processus de patrimonialisation ».
Sont invités pour les premières séances, qui auront lieu pendant le premier semestre 2020/2021, des chercheur.e.s externe.s dont les thématiques et les spécialités de recherche correspondent aux activités scientifiques menées au sein du thème 2 du Crini. L'objectif de ce séminaire est d'enrichir les perspectives interdisciplinaires sur les « Identités et les processus de patrimonialisation », en questionnant - aux niveaux théorique, méthodologique et empirique - les notions de « stéréotype » (auto-stéréotypes / hétéro-stéréotypes) et de « représentation » (représentations : sociales / collectives / culturelles...).
Selon le contexte, les intervenants peuvent réaliser leurs présentations en présentiel ou via visioconférence. Les séminaires de recherche ont une durée d'environ deux heures, les présentations ont une durée de 45-50 minutes. Elles sont suivies de discussions et d'échanges.
 

Séminaires à venir

  • Séance 12 - Vendredi 31 mars 2023 : Urs URBAN (Weimar) : Allemagne - Un conte d'été ? Images de la nation chez Heinrich Heine, Sönke Wortmann et Klaus Lemke
  • Séance 13 - Vendredi 14 avril 2023 : Antoine BEAUDOIN (BTU Cottbus) : L'évolution de l'université en tant que lieu d'engagement social et politique pendant l'occupation de l'Allemagne de l'Ouest (1945-1955)
  • Séance 10 - Vendredi 31 mai 2023 : Mathilde LABBE (LAMO) & Bénédicte TERRISSE : Monuments littéraires.
  • Séance 14 - Mai ou Juin 2023 : Nathalie FRANK (Berlin)

Les séminaires 2022-2023

  • Séance 11 - Vendredi 3 mars 2023 : Katrin HERMS (Berlin) : Entre chiffres et mots : comment étudier des corpus issus des médias sociaux dans une optique discursive ? Une étude de cas à partir de l'exemple du débat francophone autour de la pandémie du Covid-19 en 2020. / Between numbers and words: How to study social media corpora using discourse analysis? An empirical case study on polarization processes in the French speaking Twitter debate around #Covid19.

Manifestations passées

2021-2022

 
  • Séance 9 : Anne-Doris Meyer et Tobias Möllmer  - "Béton armé nationalisé - La restauration des fondations de la tour de la cathédrale de Strasbourg au miroir de la presse française et allemande"
Vendredi 11 février 2022

Résumé
Dans notre contribution, nous souhaitons étudier la restauration de la cathédrale de Strasbourg à l'aide de la presse quotidienne régionale et nationale ainsi que des articles parus dans des revues spécialisées. Quel a été l'impact de la situation politique sur les articles parus en France et en Allemagne, et quelle était l'ambiance à Strasbourg avant et après 1918 ? La technique du béton armé est-elle traitée de manière rationnelle ou chargée d'une dimension nationale ? Dans quelle mesure la presse se rapproche-t-elle de la personnalité de Johann Knauth, présenté d'une part comme un martyr et d'autre part comme un ultranationaliste ? Pour finir, nous jetterons un regard sur sa réhabilitation dans la science et la presse après 1945. L'analyse donne un aperçu de la complexité du paysage de la presse de l'époque en Alsace, en Allemagne et en France, tout en montrant l'instrumentalisation de la conservation du patrimoine au service de la nation.
 
  • Séance 8 : Laurent Ropp - "Patrimonialisation et mémoire communautaire : les guerres de Religion dans les musées protestants (France, XXe-XXIe siècles)"

Vendredi 21 janvier 2022


Résumé
Cette communication a pour ambition de déterminer dans quelle mesure les musées protestants consacrés partiellement aux affrontements interconfessionnels du XVIe siècle véhiculent des représentations stéréotypées des huguenots qui entretiennent la « culture des martyrs » de la minorité réformée (Benedict, Daussy, Léchot, dir., 2014). Elle s’appuiera principalement sur les expositions de quatre musées : le Musée de la Grange de Wassy (Haute-Marne), celui du Désert (à Mialet, dans le Gard), le Musée de la France protestante de l’Ouest (au Bois-Tiffrais, en Vendée) et celui de La Rochelle.
en savoir plus
 
  • Séance 7 : Christoph Breser & Sophie Elaine Wolf - "Agents and Mechanisms in Architectural Institutions and Media : For a new Italian Identity in Trentino and South Tyrol since 1922"
Vendredi 3 décembre 2021

Résumé
After 1922, the regions of South Tyrol and Trentino were the subject of extensive efforts by the fascist government to make them "Italian": Administration, school and everyday life were only possible in Italian language, and the traditionally German-speaking population - the majority in South Tyrol - was systematically discriminated against. In addition, the built environment, especially in the cities, became an important agent  for the ideological appropriation of the Fascist regime. This contribution is dedicated to architectural and urban planning measures of "Italianisation" that was manly driven by the modernization of construction and society.
  Le vendredi 19 novembre 2021

Résumé
The university is a unit that creates, develops and transfers culture, opinions, knowledge and science. For hundreds of years, it has been an integral element of European institutional structures. Universities were foregrounded as important constituents of regions and countries – as structures that defined and determined their evolution and identity.
The presentation aims to examine and summarize observations about the cultural heritage of imperial Germany (19th and 20th centuries) – more precisely: how it has influenced the development of the architectural and urban heritage of the universities in Poznan and Strasbourg.

2020-2021

 
  • Séance 5 : Christian Jacques - "Représentations du passé allemand en Europe centrale et ordre muséal : Le dispositif des « musées § 96 » (loi fédérale sur les expulsés)"
Vendredi 5 mars 2021

Résumé
Après 1990 et dans le contexte du processus de réunification, l’écriture ou la réécriture du passé allemand en Europe centrale fut un enjeu politique et sociétal de première importance. Il compte sans aucun doute parmi les thématiques les plus controversées au sein des espaces publics allemands et centre-européens de l’époque. Le sujet n’était certes pas nouveau et l’on peut même considérer que le « passé douloureux » des expulsions des populations allemandes ou germanophones des territoires orientaux du Reich après 1945 constitue un des lieux de mémoires autour desquels s’est articulé le « grand roman national » de la République fédérale. Mais, malgré le processus de dépolarisation du contexte géopolitique et le rapprochement avec les États voisins, la mise en exergue du statut victimaire des populations allemandes continuait de poser problème.
En lien avec les problématiques abordées au sein du thème 2 (Crini), ma contribution propose de revenir sur l’évolution du « dispositif mémoriel » que constituent les musées dits « musées §96 » (de la loi de 1953 sur les Expulsés) et de voir en quoi ceux-ci ont pu – ou non – contribuer à la réécriture du récit national en Allemagne. En quoi ces musées ont-ils permis de revisiter ou de réinterpréter le passé des espaces culturels et historiques considérés et de les inscrire dans une dimension véritablement transnationale ?
Nous nous proposons pour cela de revenir – dans leurs grands traits – sur les différentes stratégies de muséalisation et/ou de patrimonialisation de ce « passé allemand » d’Europe centrale et orientale développés au niveau fédéral et régional. Nous tenterons de présenter les acceptions de ce paragraphe culturel que constituent ces institutions muséales, paragraphe selon lequel « L’État fédéral et les Länder […] se doivent de participer de la préservation du patrimoine culturel (Kulturerbe) dans la conscience des Expulsés et des Réfugiés, de l’ensemble du peuple allemand et à l’Étranger ».
Biographie :
Christian Jacques est maître de conférences à l’Université de Strasbourg en civilisation des pays germanophones. Sa thèse de doctorat soutenu en 2004 portait sur « L’invention de la germanité Sudète. La revue Witiko (1928-1931) ». Spécialiste du passé allemand en Europe centrale, ses publications portent sur les enjeux politiques de ce passé controversé. Il a notamment codirigé le dossier « Patrimonialisation du passé ‘allemand’ en Europe centrale après 1990 » - paru en 2015 dans la Revue d’Allemagne et des pays de langue allemande.
  • Séance 4 : Susanne Muller - "Identités hybrides et mémoires entravées de l'histoire franco-allemande : une approche artistique à partir de la trace "
Jeudi 28 janvier 2021

Résumé
L'étymologie du mot trace, du latin tractus, « trait », souligne la proximité, voire l'interdépendance entre les actions « suivre à la trace » et « faire une trace ». Ce dédoublement se laisse rapprocher du travail du/de la chercheur/se qui, dans un même mouvement, se penche sur le pré-existant et génère du savoir nouveau. En Arts plastiques, la trace relève davantage du trait physique – le tracé – que dessine le geste du corps. Mais elle y est aussi liée à la sphère mentale, psychologique ou imaginaire, dans la mesure où c'est le plus souvent l'intime qui nous « met sur la trace ».
La communication a pour objectif de re-tracer l'histoire franco-allemande à travers une présentation de mes propres travaux (théoriques et artistiques) qui s'appuient essentiellement sur mon expérience d'Allemande vivant en France, autrement dit sur cette « inquiétante familiarité » (das Unheimliche en allemand) qu'évoquent les traces des guerres du XXe siècle qui ont opposé à plusieurs reprises les ennemies « héréditaires », Français et Allemands. La présence des Allemands au cours des annexions et occupations, notamment dans l'est de la France, montre cependant que l'histoire est plus complexe que ne la donnent à voir la plupart des monuments évoquant les morts « pour la France » ou les résistants assassinés « par les Allemands ».
A partir d'une recherche alliant méthodes artistiques et questionnements psychologiques et historiques abordant autant la Grande Histoire que l'histoire personnelle et familiale, mes travaux entendent proposer des pistes pour mettre en résonance un passé souvent enfoui avec ce qui anime le présent.
L'intervention s'articule en trois temps :
  1. Sur les traces d'une inquiétante familiarité : les plaques commémoratives de la Seconde Guerre Mondiale à Paris et la quête de soi
  2. Paysage(s) de l'étrange : retracer l'identité hybride et la mémoire entravée du Grand Est
  3. Interroger la frontière et l'altérité à travers la production artistique
Biographie :
Susanne Muller est Maître de Conférences en Arts et Sciences de l'art à l'Université de Lorraine, affectée à l'Institut national supérieur du professorat et de l'éducation. Membre du Centre de Recherche sur les Médiation (CREM), elle a également une formation de psychologue clinicienne.

 
Vendredi 18 décembre 2020

Résumé
Déclarer qu’un objet du monde est un objet du patrimoine culturel est un acte qui, du point de vue institutionnel, assure la mise en œuvre de sa protection afin de rendre possible sa transmission. D’un point de vue linguistique, cet acte s’accompagne d’une reconstruction des propriétés sémantiques de cet objet, qui modifie les enchainements prévisibles en contexte.  De « immeuble vieux » donc « à détruire », il déplace les probabilités de construire des énoncés tels que « cet immeuble est vieux donc il doit être conservé ».
 Nous proposons ici une approche onomasiologique et disciplinaire du patrimoine culturel en l’appréhendant comme un processus discursif, et même pragmatique – un fait institutionnel construit (Searle, 1969, 1995b) mais aussi un processus sémantique dans la mesure où il s’appuie sur – en même temps qu’il provoque – une recatégorisation des objets sémantiques ici, « l’immeuble X », dont les affordances artefactuelles s’effacent, ou en tous les cas s’estompent, au profit de celles du patrimoine culturel. Décrit dans le cadre de la Sémantique des Possibles Argumentatifs (Galatanu, 2007, 2009, 2013, 2018), ce mécanisme appelle une ontologie sémantique de la patrimonialisation qui sans contredire la conceptualisation du domaine issue des sciences humaines et sociales insiste sur le processus et sa dimension argumentative.
Notre présentation sera structurée en trois temps : une explicitation de notre double point de vue sur l’objet, qui justifie notre second point, une ontologie sémantique de la patrimonialisation et enfin, une illustration avec un objet du patrimoine bâti.
Biographies:
Olga Galatanu
Professeur des universités émérite en sciences du langage de l’Université de Nantes & laboratoire PREFics
maître de conférences à l’Université de Tours
 
  • Séance 2 : Kornelije Kvas - "Andrićgrad entre représentation et stéréotype"
Jeudi 19 novembre 2020

Résumé
Višegrad, une petite ville sur la rivière Drina, à la frontière entre la Serbie et la Bosnie, est le lieu du roman d'Ivo Andrić, Le pont sur la Drina. Višegrad n’est pas seulement un lieu historique, mais aussi un espace fictif avec une signification symbolique, comme par exemple Macondo de Gabriel García Márquez, une ville fictive décrite dans son roman Cent ans de solitude. Le réalisateur Emir Kusturica a utilisé ce potentiel symbolique ; au début du XXIe siècle, il a créé une nouvelle ville au centre de Višegrad - Andrićgrad (ville d'Andrić). C'est devenu une destination touristique visitée par des touristes de tous les continents.
Andrićgrad se trouve à proximité du pont Mehmed Pacha Sokolović, un site classé au patrimoine mondial de l'UNESCO. La nouvelle ville est une réplique de la vieille ville imaginaire inexistante - la ville qui y aurait existé si les Turcs ottomans n'avaient pas occupé les Balkans et la Bosnie au XVe siècle. Par conséquent, Andrićgrad ressemble aux villes de la Renaissance italienne, et surtout à Dubrovnik.
Andrićgrad montre comment l'architecture et la littérature créent de nouveaux stéréotypes sur l'histoire, la nation et l'identité. Par exemple, les noms des rues sont les titres des œuvres d’Andrić. Situé dans la vraie ville, Andrićgrad est une tentative de changer l'identité culturelle et la conscience collective. En même temps, c'est un lieu d'efforts pour réconcilier les parties en conflit, notamment par les sculptures du vizir Mehmed Pacha Sokolović et de son frère, patriarche de l'Église serbe de Makarije, à l'entrée de la ville.
L’objectif de cette conférence est l’identification des aspects culturels et sémantiques d’Andrićgrad en corrélation avec le patrimoine culturel réel et imaginaire, en particulier dans les catégories de représentation, de stéréotypes et d’identités dans les sociétés des Balkans.

Biographie :
Prof. Kornelije Kvas
Université de Belgrade - Faculté de Philologie
Département de littérature comparée et de théorie littéraire
 
  • Séance 1 :  Sophie Eberhardt - "Critères, valeurs et « regard patrimonial » au XXI siècle"
Vendredi 16 octobre 2020 :

Résumé
La présentation propose d'examiner comment se forge le « regard patrimonial » qui transforme l'héritage en patrimoine au travers de l'analyse de la réception et des discours. Elle permet de faire émerger les représentations et les valeurs (historiques, culturelles, sociales, etc.) qui entrent en jeu dans le processus de construction du patrimoine des « communautés patrimoniales » (Convention de Faro, 2005), notamment au travers de l'étude du cas de la Neustadt de Strasbourg inscrite sur la Liste du patrimoine mondial de l'Unesco.
Biographie : Dr. Sophie Eberhardt
Chercheure à l’Université polytechnique de Prague et au Laboratoire d’études géopolitiques et prospectives (Lépac, Nantes).
Mis à jour le 31 mars 2023.
https://crini.univ-nantes.fr/activites/seminaire-identites-patrimoine